La Catin de Venise

de Claude Mercadié

Un soir de soulerie, prés du bordel de Miguel le Gitan, le Duc de MORGAZ, frère du roi régnant, ramasse une fille, Sarah, la Catin de Venise. GILLES, intrigant et tortueux secrétaire du Duc, va imaginer un savant complot: transformer Sarah, l'habiller de bonnes manières, convier son éducation à maitre VICENNE, précepteur et écrivain célèbre, et en faire l'arme qui permettra au Duc de MORGAZ d’accéder au trône. Dans ce climat de trahison et de passion, propre au 18ème siècle, qu'adviendra t il de Sarah, et de ses manipulateurs?

"Une pièce sur les apparences, sur la sincérité et la vérité sur l'amour vrai

donc, d'une certaine manière sur la grâce au sens mystique du mot ..."

Max Gallo

Mise en scène: Marie-Line Grima

Avec: Marian Waddington, Yves Patrick, Samuel Shelley, François Vergneres

Pièce présentée au Festival  Off d'Avignon 2003 et 2004 à "La Petite Tarasque", puis en région Bellifontaine (Avon, Barbizon, Villiers sous Grez) au cours des années 2003 et 2004, à Rousset en 2006 et en Suisse en 2007.

 


Extraits Vidéos Avignon Off 2003


Captations réalisées par JY Bertrand - Revue-spectacles.com

Témoignages

Marie-Line - Avignon 2003

D'Avignon, on n'en ressort pas indemne

De ce concentré de vie, de culture,

De ce fourmillement d'ondes palpables à chaque coin des rues

De ce rapprochement intense des comédiens liés entre eux à l'extrême,

De ce souffle et de cette attention, de cette communion

De ce TOUT, impossible à décrire,

Car comment décrire Bonheur, Peur, Fatigue, Angoisse, Rires, Attente, Détente

Entremêlés, indissociables…

Dans mon sang coulent les mots répétés sans cesse de ce texte que j'aime

Dans ma tête vivent les images de ce combat des comédiens renouvelé chaque jour

J'oublie pour mieux revoir

Je retiens ma respiration, apnée nécessaire…

Joies et plaisirs d'être ensemble refont surface comme une récréation oubliée

L'espace d'un instant, j'ai 5 ans, 10 ans, 20 ans…

Instants de Grâce

Regards heureux du public

La main de Bernard sur l'épaule,

Le sourire d'Hadrien

Les pieds qui tapent et tapent encore…

Une dernière fois, le décors s'installe

Verres, raisin, coussin

Rideaux, Embrases, coffres

Larmes, cœurs serrés

Lumière, musique…… FIN

Dernière photo

D'AVIGNON, on n'en ressort pas indemne…

Comme c'est bien !

" La catin de Venise " par Yves-Patrick

Avignon 2003, un lieu et une date qui marqueront à jamais ma mémoire.

Passons rapidement sur l'annulation du IN (qui n'est pas mon propos), pour ne retenir que le positif : Notre PREMIER Avignon, Jouer tous les jours sans discontinuité une pièce magnifique, un public toujours présent, être reconnu et félicité dans la rue, la vie de troupe avec ses surprises de tout ordre ; bref une vrai aventure artistique et humaine.

Tout d'abord mettre en avant l'accueil chaleureux du personnel du théâtre, Bernard et Hadrien dans un premier temps puis de Michel Martin et Claudie. Ils ont su aussitôt nous mettre à l'aise, nous écouter, nous comprendre, nous faire confiance, nous mettre en confiance, croire en notre projet et le promouvoir.

Les comédiens ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils se savent aimés.

Ensuite évoquer la Ville qui petit à petit s'habille de fête de manière

anarchique mais somme toute très bon enfant. Le palais des papes est rapidement devenu notre point de repère. Chaque jour après un tour des remparts, nous montions à son assaut pour nous emparer d'une douve. Alors tout se transformait, les murs, les alcôves, les tentures, les fauteuils, et au fur et à mesure apparaissait par enchantement un palais vénitien. A l'extérieur, les rues étroites devenaient des canaux et lorsque Sarah de ses pieds nus foulait le pavé tiédi par le soleil sans nul doute nous étions bien dans les venelles de Venise.

Puis insister sur le Public, la spontanéité et la sincérité de ses applaudissements. Pourtant chaque jour la même question à quelques minutes de la représentation : combien sont-ils ? Et toujours les mêmes réponses qui se veulent rassurantes mais restent évasives afin de ne pas perturber la concentration : beaucoup, l'auteur est là, un peu moins qu'hier mais il y a un journaliste, il y a un directeur de salle, c'est votre meilleure salle, aussi bien qu'avant-hier, c'est pas mal pour un jeudi, c'est complet… Il faut surtout rapporter les " bravos " criés durant les applaudissements ou encore les pieds qui frappent le sol, une standing ovation, surtout les " mercis " clamés par les premiers rangs (les seuls que nous pouvions entendre), les rappels, leur nombre, et les mots rédigés sur le livre d'or que nous dégustions à chaque fois comme autant de récompenses sucrées. Enfin dire qu'il se passe des milliers de choses dans les coulisses, parfois saugrenues, inattendues, souvent rituelles mais tellement personnelles qu'elles ne peuvent être partagées que par les gens de la troupe ou alors par hasard et bien malgré elle par une amie " intruse " (n'est-ce pas Maryse ?).

Avignon fut avant tout une Aventure artistique et les aspects matériels,

incontournables, doivent être pris très au sérieux mais en aucun cas et surtout lors d'une première expérience devenir une finalité. Il n'empêche que ceux qui souhaitent avoir des précisions peuvent nous contacter.

J'aime Venise et ceux qui la connaissent savent que c'est une ville

extraordinaire pleine de charme, de mystère et de poésie. J'ai toujours

souhaité y retourner sans me douter que ce mois de juillet 2003 par la magie du théâtre je l'ai à nouveau investie en Avignon.


Festival off d'Avignon 2003 impressions de Marian.

Avignon ! ! ! Lorsque nous l'avons évoqué pour la première fois, cela était encore du domaine du rêve. Petit à petit, après de nombreuses démarches et complications, tout s'éclairait et le rêve devenait enfin réalité ! Le jour du départ je quitte ma famille la gorge nouée mais le cœur battant la chamade. Nous descendons à quatre en 2 voitures, dont une qui tracte le décor…la remorque est légère et surtout pas faite pour de longs trajets ! Malgré tout elle tient bien la route.

Nous arrivons, sans encombre, avec tous le sentiment d'attente inquiétante mais excitante face à l'inconnu. Le lendemain l'équipe au complet nous rejoint et nous filons au " Théâtre de La Petite Tarasque ". L'accueil y est très chaleureux ! Nous sommes face à des gens qui aiment passionnément le théâtre et leur lieu. Nous comprenons le même langage. Le décor prend vie dans ce petit lieu magique, toutes les contraintes sont vite effacées et nous nous sentons " à la maison ". Après tout s'enchaîne très vite : répétitions, chronométrage du démontage, réglage lumière, tracts, affichages, repérages des lieux et rencontres.

Le tourbillon s'arrête net à la première réunion : le Festival In risque d'être annulé…le Off hésite…nous nous trouvons dans une immense cour à écouter discourir des artistes de tous bords…qui a raison ? L'ambiance est lourde. Nous ne pouvons pas ne pas jouer, cela est inconcevable pour un artiste. Quelques jours plus tard la décision est prise le Off aura lieu ! ! Ouf ! !

La première représentation arrive … mon cœur va exploser…nous nous soutenons les uns les autres, puis il y a les fans, les amis, la famille…Ça y est nous y sommes ! Le public est ravi et les applaudissements nous vont droit au cœur ! Nous voilà partis dans cette folle aventure : réveil à 6 h…petit déj…balades…départ après vérification des accessoires et costumes…parking ( où va-t-on atterrir aujourd'hui ?)… la longue marche jusqu'au théâtre… montage du décor et réglage lumières… démontages…bonjour …au revoir.. parades en costumes…les affiches à remettre..la chaleur…Les représentations s'enchaînent une, deux, trois, puis quatre : quatre d'affilées nous ne l'avions jamais fait. Chaque représentation, réserve ses surprises, elle apporte une nouvelle expérience, de nouvelles émotions, une énergie nouvelle : ça marche ! ! ! Passent les semaines comme " une histoire sans fin " où les émotions, le jeu, les répliques, les costumes, le décor, la scène, le public se réunissent pour former qu'une vie dans ce petit monde magique de " La Petite Tarasque".

La fin approche… La rage nous prend nous voulons faire mieux, encore mieux ! Puis la fatigue nous rappelle que la fin, bien que déchirante, sera malgré tout la bienvenue. Nous démontons avec tristesse mais remplis de souvenirs et d'émotions nouvelles.